L’entreprise minière publique de la République démocratique du Congo, Gécamines, a soumis une offre pour les permis de Chemaf Resources Ltd. dans le pays, quelques mois après avoir annoncé son intention de bloquer un accord précédent visant à vendre cette société de cuivre et de cobalt à un investisseur chinois.
Chemaf, soutenu par le groupe Trafigura, a passé neuf mois à chercher un acheteur avant d’annoncer la vente en juin à la société chinoise Norin Mining Ltd. Chemaf dit qu’elle travaille toujours à conclure cet accord, mais elle a suscité l’opposition du gouvernement et de la société minière publique Gécamines, qui possède un permis clé exploité par Chemaf en amodiation pour son projet phare.
Selon certains responsables de la Gécamines, la minière publique est tr-s intéressée par le rachat de Chemaf auprès de laquelle elle aurait déjà fait une offre dans le cadre de la clause de préemption.
La bataille autour de Chemaf met en lumière les efforts de la République Démocratique du Congo, désormais deuxième producteur mondial de cuivre, pour exercer un plus grand contrôle sur son secteur minier, où la Chine domine la production.
Le projet Mutoshi de Chemaf est en passe de devenir l’une des plus grandes mines de cobalt au monde, un minerai extrait aux côtés du cuivre et utilisé dans les batteries des véhicules électriques.
Si la Gécamines devait acquérir l’unité Chemaf, ce serait une rupture pour la société minière nationale qui a toujours été un partenaire minoritaire dans les coentreprises. Le gouvernement congolais détient déjà 5% de la société.
Chemaf a refusé de commenter les questions de Bloomberg sur l’offre de la Gécamines. La société ‘’reste déterminée à conclure la transaction proposée avec Norin Mining, ce qui lui permettra de régler ses prêts en souffrance et ses créanciers commerciaux tout en garantissant l’emploi de sa main-d’œuvre congolaise locale’’, a déclaré un porte-parole de cette entreprise de l’indien Shiraz Virji par courrier électronique.
Trafigura, qui a financé les projets de Chemaf, a également refusé de commenter.
Chemaf a eu du mal à terminer des projets, notamment celui de Mutoshi qui est en amodiation avec la Gécamines, suite à la chute des prix du cobalt. Elle a déclaré que le rachat proposé par Norin lui permettrait de terminer les travaux bloqués sur deux actifs et de remplir ses obligations envers les créanciers.
La société possède également des dizaines de licences de cuivre et de cobalt non développées dans les provinces du Haut-Katanga et le Lualaba. Chemaf avait précédemment déclaré avoir environ 690 millions de dollars de dette en cours en septembre 2023.
Par la Rédaction avec Bloomberg