Le Patron de la Troïka Augustin Matata conduisant une des réunions hebdomadaires (Picture : Primature RDC)
Selon une pétition SOS adressée au 1er ministre par un Inspecteur général des Finances, le Directeur de cabinet à la primature touche 5 000 USD par réunion en tant que rapporteur, le ministre de l’Economie nationale 10 000 USD, de même que le ministre délégué aux Finances, et le cas échéant, le Gouverneur de la BCC, alors que le vice-premier ministre chargé du Budget touche 15 000 USD de jeton de présence par réunion hebdomadaire.
Dans une correspondance de plus de 165 pages adressée au 1er ministre Augustin Matata Ponyo, avec copies pour information au président de la République, aux présidents des deux chambres du parlement et à toutes les institutions de la République démocratique du Congo, Joseph Ngoma di Nzau exhume des cadavres dans le budget 2013, qu’il expose à travers une pétition SOS ouverte. L’ancien élu de Seke Banza revient avec ses analyses économiques très percutantes sur les finances en République Démocratique du Congo.
Avec ses lunettes d’Inspecteur Général des Finances et de Secrétaire Général du Syndicat des Inspecteurs des Finances, l’ancien Conseiller Juridique au cabinet du Chef de l’Etat dénonce, sans complaisance, dans cette pétition, “les grandes disparités salariales entre institutions, de graves dérives financières pernicieuses et abus budgétaires malicieux de pouvoir, de graves crimes politiques de haute trahison, de crimes économiques en termes de détournements des crédits budgétaires, de coulage des recettes, de bradage à vil prix des actifs publics contre des retro-commissions”, etc.
A titre illustratif, Joseph Ngoma dénonce le paiement abusif aux membres du Comité dit « Troïka Stratégique économico-financière du Gouvernement” d’une prime de motivation allant de 5.000 à 20.000 USD par réunion hebdomadaire, soit : 20.000,00 USD par mois au Directeur de Cabinet du Premier Ministre en tant que rapporteur, 40.000,00 USD au Ministre de l’Economie nationale, au Ministre Délégué aux Finances, et le cas échéant, au Gouverneur de la BCC ; 60.000,00 USD au Vice- Premier Ministre chargé du Budget et 80.000,00 USD au Premier Ministre, Chef du Gouvernement.
Le pétitionnaire n’a pas éludé en outre, les cas fragrants des ventes à vil prix et reventes secrètes des actifs miniers et des concessions minières ainsi que les saignées à blanc des ressources nationales et le chaos socio-économique et politique provoqués tant par le déficit ou la crise de leadership fort, éclairé et résolu pour une gouvernance démocratique.
En vue de sauver la nation, Joseph Ngoma di Nzau Matona termine sa pétition par une batterie de recommandations et de mesures de thérapie de choc.
C’est par devoir patriotique, d’humanité et de solidarité que Joseph Ngoma dit adresser sa pétition au 1er ministre, chef du gouvernement, en vue sauver de toute urgence la nation congolaise, par des mesures de thérapie de choc “ et un engagement politique ferme pour une gouvernance plus démocratique et pleine d’humanité et de solidarité ainsi qu’ un leadership fort, éclairé et résolu à tous les niveaux.
L’élu de Seke Banza se fait l’avocat de tous ceux qu’il appelle les” damnés congolais de la terre” dont des centaines de milliers de fonctionnaires et agents publics ou contractuels de l’Etat actifs, retraités ou rentiers civils, militaires, policiers, sécuritaires ou enseignants qui sont injustement et cyniquement sous-payés et soumis à des conditions d’existence infrahumaines.
Il prend également la défense des “ cadres congolais capturés “ dont les membres des Organes Supérieurs de Contrôle juridictionnel et administratif (Cour des Comptes et Inspection Générale des Finances) et d’autres Corps de régulation ou de métiers (Magistrats, Professeurs, Médecins, etc.) mal payés et privés de leur indépendance fonctionnelle, ainsi que des “ Collectivités publiques satellisées ou vassalisées “, par le pouvoir central et dépouillées de bien de leurs droits et prérogatives constitutionnelles irréductibles constituant le socle même du régionalisme politique et de la décentralisation.
De son analyse-critique du budget 2013 de l’Etat, tel qu’arrêté par la Loi de finances n° 13/009 du 1er février 2013, Joseph Ngoma relève bien des cas flagrants de disparités, injustices distributives et inégalités sociales criantes, dans la répartition notamment des crédits de rémunération (traitements de base et primes ou indemnités permanentes, pensions de retraite et rentes viagères) ; des crédits au titre des primes, gratification et indemnités non permanentes (motivation) ; des crédits au titre de « fonds spécial d’intervention » ; des crédits au titre de frais secret de recherche ; des crédits des rémunérations et de fonctionnement entre les Secrétariats Généraux aux Finances et Budget, lés Régies Financières et les Organes Supérieurs de Contrôle juridictionnel et administratif (Cour des Comptes et IGF) ; des crédits de financement des réformes des crédits de la dette publique extérieure et intérieure et des crédits au titre des dépenses exceptionnelles sur les ressources propres.
En ce qui concerne la redistribution des crédits de rémunération en termes des traitements de base, des primes et indemnités permanentes, des pensions de retraite ou des rentes viagères, des disparités portent entre autres sur l’octroi à une poignée de gouvernants et autres agents publics budgétivores, des émoluments, pensions de retraite ou rentes viagères per capita/mois, oscillant dans le budget 2013 entre l’équivalent de 7.026,47 USD à 76.230,88 USD et frisant l’égotisme, la concussion et l’enrichissement illicite. En chiffres, le budget 2013 accorde 7.026,47 USD contre 9.510,89 USD dans le budget 2012 aux membres du Gouvernement; 8.183,36 USD aux mandataires publics de l’OVD; 9.393,19 USD à ceux de l’OBMA; 10.447,74 USD aux Directeurs Généraux du Fonds Social de la République et des Réserves Stratégiques; 10.840,17 USD aux Témoins privilégiés de l’indépendance; 13.027,96 USD aux membres de Cabinet du Sénat contre 3.240,11 USD à ceux du Cabinet de l’Assemblée nationale; + 11.500,00 USD aux députés nationaux et + 13.000,00 USD aux sénateurs selon les indiscrétions et sauf preuves contraires contre respectivement 591 79 USD et 1.978,01 USD prévus officiellement dans le budget de rémunérations de deux Chambres; 2.841.347,54 USD contre 1.698.189 USD en 2012 d’enveloppe mensuelle de traitement de base complémentaire pour les membres du Bureau, des Commissions et des Groupes parlementaires de l’Assemblée nationale (sans indication des effectifs) et 271.167,37 USD contre 272.403,21 USD pour ceux du Bureau, des Commissions et Groupes parlementaires du Sénat 15.948,66 USD contre 22.887,64 USD dans le budget 2012 au 1er ministre ; 20.033,92 USD contre 28.750,32 USD en 2012 au président de la République ; 25.308,81 USD contre 15.476,43 USD au Chancelier des Ordres nationaux ; 42.762,81 USD contre 17.179,20 USD aux Retraités ou Rentiers émargeant au Secrétariat Général auprès de la Présidence (3) ; 59.300,87 USD aux mandataires publics de l’Office des Routes (3) et 76.230,88 USD contre 1.190,53 USD aux Magistrats retraités (6).
Par contre, le même budget octroie à peine 0,40 USD (pour 180 Agents contractuels de l’ISP/Lubumbashi), + 104,53 USD de traitement de base per capita/mois pour environ 1.008.095 Fonctionnaires et Agents publics ou contractuels de l’Etat actifs, civils, militaires, policiers, sécuritaires ou enseignants ciblés sur un effectif global de + 1.189.250, soit 84,77 %, dont + 872.097, soit 73,33% injustement sous-payés avec des rémunérations per capita/ mois variant entre 0,55 USD et + 104,53 USD et soumis, avec les membres de leur famille, à des conditions d’existence infrahumaines entraînant leur destruction mentale et physique totale ou partielle, chronique et fatale, dénonce le Secrétaire général du Syndicat des inspecteur des Finances qui produit ce tableau indiquant la répartition des rémunérations des “ damnés de la terre » pour le lecteur de la rue.
En ce qui concerne l’allocation des pensions de retraite ou, des rentes viagères per capita/mois, elle varie de 1.356,97 USD à 76.230,88 USD pour une infime minorité de gouvernants retraités ou rentiers, soit 1.356,97 USD payés aux veuves et orphelins de l’Assemblée nationale (134) contre 312,77 USD à ceux du Sénat (328) 10.840,17 USD aux Témoins privilégiés de l’Independence (5) ; 42.762,81 USD contre 17.179,20 USD dans le budget 2012 aux retraités ou rentiers émergeant au Secrétariat Général auprès de la Présidence de la République, et 76.230,88 USD contre 1.190,53 USD aux Magistrat retraités (6).
Par contre, le même budget 2013 alloue comme pension de retraite 0,17 USD à 88,33 USD pour + 137.266 retraités et rentiers civils et militaires ciblés.
Bref, sur un effectif global de + 1.189.250 Agents publics ou contractuels de l’Etat rémunérés à travers le budget 2013, + 1.009.363 Fonctionnaires et Agents publics ou contractuels de l’Etat Actifs, Retraités ou Rentiers civils, militaires, policiers, sécuritaires ou enseignants ciblés, soit + 84,87% sont injustement sous-payés de manière chronique avec des rémunérations, pensions de retraite ou rentes viagères per capita/mois oscillant entre 0,55 USD et. 104,53 USD pour les rémunérations et entre 0,17 USD et 88,33 USD pour les pensions de retraite et les rentes de survie.
Il se dégage à cet effet de très fortes tensions salariales dans le budget 2013 entre les rémunérations, les pensions de retraite et les rentes viagères accordées à la grande majorité des fonctionnaires et agents publics et celles d’une infime minorité de gouvernants et autres agents publics, soit 1 à 39.871,65 et 1 à 50.084,80 d’une part et d’autre part 1 à 28.997,56 et 1 à 36.425,31 entre le traitement de base per capita/mois le plus bas (0,40 USD) et/ou la rémunération la plus basse (0,55 USD).
NB. Un Article publié par le quotidien Kinois Le Palmarès, lu et tiré du Website 7sur7.cd mais le titre est de MNM.