Une semaine avant le début de Mining Indaba 2017 à Cape-Town, notre rédaction avait demandé aux organisateurs de faciliter des entretiens avec quelques capitaines de banques, organisations financières mondiales et multinationales minières.
Rawbank était sur notre short-list à cause de son importance de plus en plus croissante dans le secteur minier de la République Démocratique du Congo.
C’était sans protocole que l’Administrateur Michel Notebaert, qui accompagnait le Président de la banque, dans le Hall d’exposition du Cape-Town International Convention Center (CTICC), nous avait reconnu puis confirmé l’entretien. Rendez-vous fut pris – et respecté – pour tôt le matin du 9 février, jour de clôture et deux heures avant notre vol retour sur Johannesburg, à Westin Hotel adjacent au CTICC en présence de son collègue et membre de la délégation Etienne Mabunda.
Un entretien franc et exclusif sur les stratégies de la banque, la place des mines et celle des particuliers, les incidents avec la Carte VISA, la forte présence à Mining Indaba avec celui qui fut le premier à tisser la relation Rawbank-Secteur minier en RDC pendant qu’il était Directeur régional du Katanga. Découvrez.
■Le président de la Rawbank, Mr Mashar Rawji, conduit une forte délégation de la banque à Mining Indaba. Quelle est la place du secteur minier dans la stratégie de la banque et quelle est son importance dans son portefeuille ?
Le secteur minier est essentiel dans l’économie de la République Démocratique du Congo (RDC) et représente un poids de plus en plus important dans son PIB (Produit Intérieur Brut). Pour la Rawbank, le poids de ce moteur stratégique est essentiel.
Dans la région du Copperbelt (province de l’ex-Katanga), le secteur minier représente plus de 50% de nos activités. Il est de plus de 30% dans l’Est de la République.
Sur le plan stratégique, nous développons une relation de confiance avec la plupart des entreprises minières, qui nous sert de point d’appui pour créer une dynamique positive non seulement avec personnel, local et expatrié et leurs sous-traitants, mais aussi avec l’ensemble du tissu économique gravitant autour de la mine.
■ Quelle est votre stratégie aujourd’hui pour attirer les miniers ? Quels produits leur proposer ?
La Rawbank, qui agit en tant qu’accélérateur de développement en RDC, veut offrir un service de proximité, de haute qualité et à forte valeur ajoutée. Le leitmotiv du Président de la banque Mashar Rawji, est ”Rawbank doit être la première banque en qualité de service en République Démocratique du Congo.” Tous nos collègues, les Rawbankers, sont focalisés sur la réalisation de cet objectif ambitieux.
Dans ce cadre, nous proposons pour le secteur minier, des services spécifiques tels que :
– financement des importations et exportations,
– crédits à court et moyen terme,
– opérations de change
– compte en toutes devises, notamment le remimbi chinois
– gestion de la trésorerie
– paiement nationaux et internationaux
– electronic banking, Rawbankonline.
Nous octroyons les mêmes services pour les entreprises sous-traitants et proposons une offre étendue pour le personnel des entreprises minières :
– crédits à la consommation
– cartes de débit/crédit
– comptes épargne.
■ Rawbank développe une stratégie agressive. C’est du ”Pas de mines sans Rawbank”…
Nous voulons être proche des préoccupations nos clients. Nous nous devons donc d’être proche physiquement dès leurs installations. Nous développons donc un réseau très étendu, qui compte actuellement près de 80 agences.
Notre objectif à court terme est d’avoir une agence dans chacune de 26 provinces de la République, mais également dans toutes les communes de Kinshasa. Notre objectif est également d’ouvrir des agences, partout ou un projet minier se développe.
Outre nos agences à Lubumbashi, Likasi, Kolwezi, Bukavu, Bunia, nous sommes présents à Fungurume, Kakanda, Sakania, Watsa et envisageons d’ouvrir très prochainement à Kalemie, Kipushi, Kamoa.
Cette stratégie de proximité est un des éléments essentiels ayant conduit la Rawbank à la place de leader du secteur bancaire en RDC.
■ Rawbank a une notation ‘’Moodys’’, n’est-ce pas un risque pour la banque ?
C’est d’abord une immense fierté pour la banque, qui récompense plus de dix années d’efforts des Rawbankers. Grâce à cette notation Moodys, l’énergie positive de la Rawbank a été renforcée auprès de sa clientèle et ses correspondants.
Il n’est pas un risque, c’est au contraire une grande responsabilité.
– Celle de respecter les règles prudentielles internationales ;
– Celle de maintenir les rations bilantaires dans les limites exigées par les autorités locales ou internationale ;
– Celles d’adapter ses règles de fonctionnement, notamment en matière de compliance et de lutte contre le blanchissement des capitaux et financement de terrorisme ;
– Celle d’œuvrer journellement à pérenniser la banque dans l’intérêt de ses actionnaires, de ses collaborateurs, de ses clients déposants.
Tous les Rawbankers sont conscients de cette responsabilité et continuent à s’investir totalement à l’amélioration de l’énergie, la notoriété et la réputation de la Banque.
■ Pour le client ‘’Lambda’’, la tarification des services est très chère. La Banque est bien sûr là pour faire des bénéfices, mais est-ce du business sans humanisme ?
Notre credo est d’offrir à toute notre clientèle, sur toute l’étendue du territoire de la République, la meilleure qualité de services, des produits innovants et performants à un prix concurrentiel mais raisonnable.
Notre tarification est à apprécier en fonction de ces critères et donc de la qualité des services que nous nous efforçons de maintenir dans toutes nos agences.
■ Quelles leçons la Rawbank a-t-elle tiré de ce qui est arrivé à la BIAC ?
Sous l’autorité de la Banque Centrale du Congo, les banques commerciales se doivent de pérenniser leurs activités pour que le secteur soit solide et participe au développement économique de la République.
Rawbank est fortement en phase avec ce principe, les actionnaires donnent à la Rawbank les moyens nécessaires et indispensables à la réalisation de ses objectifs ambitieux. Ainsi les fonds propres de Rawbank dépassent largement 100 Millions de dollars américains.
Le Conseil d’Administration fixe les axes stratégiques, orientés vers la banque du futur, tout en fixant les limites des risques acceptables. Ainsi, les encours des crédits à décaissement ne peuvent dépasser 50% des dépôts des clients.
Le comité de direction, par une gestion dynamique mais rigoureuse, orientée sur la satisfaction du client, maintient le leadership de la Rawbank, son image positive et sa réputation innovatrice. Ainsi, le total bilantaire de la banque a dépassé en 2015 le montant du milliard de dollars américains.
-Le taux NPL (crédits non performant ou Non-Performing Loans) net reste inférieur à 2%.
Rawbank est donc une banque pérenne, solide, tel que le démontre les partenariats noués, au fil du temps, avec de nombreuses institutions internationales comme IFC (Sic. International Finance Corporation), AFD (Sic. African Development Corporation), BEI (Sic.Banque Européenne d’Investissement), SHELTER AFRIQUE (Sic. Une Banque de l’Habitat).
■ Rawbank s’est intéressée au diamant, en finançant la Miba. Les secteurs cuivre-cobalt sont importants dans son portefeuille. De même pour l’or. Quel est son intérêt pour la cassitérite, le coltan ?
Le secteur de l’étain est plus difficile, souvent dans l’informel.
Les activités minières sont régies par la loi, le code minier et la règlementation des changes, les règles internationales de Compliance (Sic. Conformité). Tout opérateur, respectant l’ensemble des règles, est le bienvenu.
■ J’ai vu que Rawbank est très bien représentée à Mining Indaba 2017 avec une délégation de haut niveau. Quel message avez-vous voulu apporter?
Rawbank veut être un acteur important dans l’économie de la République Démocratique du Congo (RDC), elle veut être un accélérateur du développement en RDC. Elle veut être innovatrice, orientée vers le futur, offrant à ses clients des solutions adaptées à leurs besoins.
Par des visites régulières sur terrain, elle veut coller à la réalité en étant un partenaire attentif, toujours à l’écoute et digne de confiance.
■ Concernant nos cartes de paiement, de récents incidents avec les cartes VISA International ne sont-ils pas préjudiciables pour l’image de ce service offert par les banques en RDC?
Les transactions avec les cartes de paiement sont de plus en plus nombreuses, aussi bien localement qu’à l’international. Le mode de paiement est fortement sécurisé et la proportion d’opérations frauduleuses est très faible.
Il faut cependant être très prudent et vigilant lors d’utilisation de cartes pour des paiements par internet via des sites non suffisamment sécurisés.
Les accidents dont vous parlez concernaient ces types spécifiques d’opérations.
Des mesures préventives ont été prises pour limiter les risques de fraude
Nous avons pu constater que nos clients détenteurs des cartes avaient été sensibilisés et avaient pris les dispositions pour éviter toute utilisation non souhaitée.
■ Quel message de Rawbank pour ses clients en 2017?
Notre slogan historique ‘’Rawbank is my bank’’. Notre slogan 2017: ”Rawbank, accélérateur de développement en RDC, Rawbank est votre partenaire. Vous, notre client, êtes au centre de nos préoccupations.”
Rawbank est résolument orientée vers le futur, nous continuons à agrandir notre réseau d’agences.
Nous continuons à nouer des partenariats avec des institutions internationales pour augmenter nos capacités de financement. Nous restons innovants, créatifs pour vous proposer des produits adaptés à vos besoins et aux évolutions technologiques, notre partenariat est fondé sur la confiance mutuelle et la confiance dans l’avenir de la RDC.
Entretien réalisé par Franck Fwamba et transcrit par Divine Mvenda & Jeef Kazadi