Mining News Magazine :
Barrick a fait une participation très brillante et Dr Mark Bristow a parlé et présenté le projet Kibali Gold Mine ; nous sommes à votre stand, monsieur Cyrille Mutombo, Directeur Pays de Barrick RDC et Directeur Général de Kibali Gold Mine, que est-ce que l’opinion peux retenir de votre participation à ce grand forum après la pandémie de Covid-19.
Monsieur CYRILLE MUTOMBO :
Merci à vous Franck ainsi qu’aux lecteurs de Mining News Magazine. Effectivement Barrick a pris part à ce Mining Indaba 2023 pas seulement à travers de ce projet Kibali parce que nous sommes dans 4 continents et 19 pays à travers le monde. Nous avons justement profité de cette occasion pour présenter cette diversité de la société de Barrick et précisé aussi que nous faisons non seulement l’Or, comme on le fait à Kibali et ailleurs, mais nous faisons aussi du cuivre en Zambie et en Arabie Saoudite, Amérique Latine, au Pakistan.
Mais pour ce qui nous concerne directement avec le projet Kibali, nous avons eu à présenter nos résultats de l’année 2022 qui étaient bons.
Nous restons dans notre profil de production, nous avons produit 750.000 onces d’or et cette production est la production minimale que nous atteignons sur le 5 dernières années ; ça sera aussi la production minimale que nous visons pour les 12 prochaines années.
C’est juste pour vous montrer la capacité que nous avons au niveau de Kibali, non seulement de faire la recherche et l’exploration, consommer les ressources que nous avons mais aussi les remplacer grace à l’exploration.
Nous avons eu aussi à revenir longuement sur le modèle que nous avons mis en place avec le défi des infrastructures qui se posent dans les régions minières comme à Kibali, non seulement en posant des difficultés mais aussi en apportant des solutions, comme nous aimons le dire : la République Démocratique du Congo (RDC) est un ‘’pays solution’’ et Barrick met ce genre de concept en pratique.
Qu’est-ce que ça signifie la RDC ‘’pays solution’’? Pour nous Kibali ça signifie venir travailler dans une zone où vous n’avez pas les infrastructures de la SNEL (Société Nationale d’Electricité) mais installer les infrastructures d’électricité alternative.
Aujourd’hui, l’Afrique du Sud a des problèmes d’électricité et se tourne vers l’industrie minière pour que cet industrie supplée tant soit peu au déficit qu’elle est entrain de connaitre ; ça c’est le modèle que nous faisons a Kibali et nous faisons non seulement les centrales hydro-électriques, nous venons de lancer la construction d’une centrale solaire qui aura la capacité de 17MW d’électricité. Et aussi dans cette diversification Mark, l’a encore dit, nous allons réintroduire 76 rhinocéros en RDC ; l’idée est que lorsque nous investissons dans les mines en Afrique, en particulier au Congo ce n’est pas seulement venir avec l’expertise mais c’est aussi aider le pays à ressortir son potentiel.
Le Nord-Est la RDC a un potentiel touristique et nous voulons contribuer justement à la diversification des revenus qui entrent donc dans les caisses de l’Etat en investissant sérieusement dans le Parc National de la Garamba puisque vous savez que les mines vont s’épuiser demain ou après-demain mais avec les activités comme le tourisme, les activités économiques vont s’étaler tout autour de la zone.
Cela démontre le respect que nous avons envers le pays hôte qui est la RDC. Dr Mark l’a aussi très bien dit lors de sa présentation à ‘’DRC-Breakfast’’ lorsque vous venez investir en Afrique, il faut le faire avec les africains.
Le respect que l’on doit à l’Afrique, c’est le fait de travailler ensemble avec les africains et ne pas simplement venir pour exploiter les réserves. Il faut aussi contribuer aux solutions, le faire ensemble avec le pays tout en exposant donc le potentiel que ce pays peut offrir.
Voilà en gros ce qu’a été l’annonce de Mark qui est revenu aussi sur nos ambitions à investir dans le secteur cuprifère. Nous sommes en train d’avancer ce côté-là et nous ferons les annonces au moment venu, nous sommes en train d’avancer pour nous assurer que nous diversifions non seulement dans le Nord-Est mais nous descendons aussi dans le grand Katanga puisque nous sommes déjà installés en Zambie à travers notre mine de Lumwana qui produit du cuivre et de l’or.
Ce sera intéressant de nous voir aussi travailler dans l’ancienne province du Katanga, voisine de nos opérations en Zambie si je peux le dire ainsi.
Voilà en gros ce qu’a été le résumé des diverses adresses de Barrick dans plusieurs panels ici à ce Mining Indaba.
MNM: Cyrille, le Président de la République a dit que le Congo n’est exploré qu’à 19%. Kibali est une grande entreprise, qu’est-ce que vous avez comme projet dans le cadre de la prospection minière en RDC? Vous avez autant des projets ambitieux dans la province du Haut-Uélé et en même temps le pays est sous agression, cela ne vous intimide pas selon l’adage qui dit que quand il y a des coups de bottes l’investissement devient difficile?
Cyrille Mutombo :
La différence avec la mine de Kibali est que nous sommes déjà installés dans le Nord-Est de la RDC. Souvenez-vous que en 2009 lorsque nous arrivions, il y avait les LRA (Lord Resistance Army – Armée de Résistance du Seigneur) et des milices locales qui menaçaient la paix et la stabilité de cette zone ; mais avec l’investissement minier, la construction des routes, le travail que nous avons donné aux jeunes gens, ceux-ci la population est plus attirée à travailler dans des mines plutôt que de se faire enrôler dans des groupes armés.
Là, c’est pour nous une façon de contribuer et nous allons justement continuer avec cette contribution dans la partie Nord-Est de la RDC qui est, comme vous dites, menacée par l’instabilité par les guerres.
Nous n’avons pas du tout peur, au contraire nous trouvons que c’est une opportunité pour nous de contribuer, aller donner des emplois donc dans cette partie qui est menacée pour que les jeunes se fassent plutôt recruter dans des mines, car ils ont un potentiel à donner au pays plutôt que de servir dans des groupes armés. Donc, nous soutenons et renforçons le message du Chef de l’Etat pour dire que le potentiel de la RDC est exploité seulement à moins de 20%, nous pouvons aider ce que cette exploitation puisse continuer de la meilleure manière possible. Barrick, nous avons une équipe qui a des capacités, nous avons des moyens financiers pour le faire, nous sommes présents déjà en RDC comme vous le savez ; non seulement nous visons de l’or, nous visons aussi le cuivre donc nous nous inscrivons dans le message et la vision du chef pour la pacification du pays à travers les mines, la pacification du pays pour justement faire justice à ce potentiel minier que regorge la RDC.
MNM : Est-ce que Kibali Gold Mine est prête à accompagner l’ARSP (Autorité de Régulation de la sous-traitance dans le secteur privé) dans sa vision de faire respecter la loi sur la sous-traitance?
Cyrille Mutombo:
Effectivement, nous sommes prêts a accompagner l’ARSP. Nous avons suivi le discours de son Directeur Général, nous souscrivons à cette vision en tant que Kibali et Barrick. Nous aimons d’ailleurs le dire nous : on est précurseur à cette idée.
Souvenez-vous qu’en 2009, lorsque nous arrivions dans cette partie de la République vous n’aviez pas autant d’entreprises que vous en avez aujourd’hui, renseignez-vous auprès du guichet unique, renseignez-vous auprès des régis fiscales il y a pas moins de 400 sociétés installées dans cette partie de la République et pour la plupart qui ont un ou deux marchés ou qui ont un service à offrir à la société Kibali donc cela dit nous nous inscrivons amplement dans cette vision donc pour le développement de la sous-traitance dans ce secteur privé et particulièrement dans les mines et nous sommes partant pour cela.
MNM: Monsieur le DG, au Katanga il y’a un problème d’électricité mais Barrick veut y aller, avez-vous déjà l’idée de ce qui vous attends, ce qui peux être fait?
Cyrille MUTUMBO :
Il y en a quand même bien qu’il n’y en a pas assez. C’est vrai qu’à Doko et Kibali, il n’y en avait pas du tout et nous avons créé. Au Katanga là où il y en a un peu, nous allons renforcer et ajouter parce que c’est cela la vision de Barrick. C’est notre modèle, nous n’allons pas nous greffer sur ce qui est existant, nous travaillerons en diversifiant donc nous allons renforcer le potentiel énergétique dans cette province minière s’il est établi que nous découvrons des gisements ou des mines qui doivent être exploités. Comment allons-nous le faire, c’est une question qui va être discuté au moment opportun mais sachez que notre vision c’est là où il n’y a pas de potentiel électrique nous en créons et le développons, là où il y en a nous le renforçons.
Entretien réalisé par Franck Fwamba et transcrit par Francine KF