Ressources naturelles africaines : Un agenda commun pour un changement qui profite à tous

Le Rapport sur les progrès en Afrique est la publication phare de l’Africa Progress Panel, dont Mining News Magazine s’est procuré des copies anglaise et française, s’appuie sur les meilleures études et analyses disponibles sur l’Afrique et les compile de manière originale et provocatrice.

Tout au long du rapport, le Panel recommande une série de choix politiques et de mesures à l’attention des décideurs africains – car ce sont eux qui portent la responsabilité première du progrès en Afrique et des partenaires internationaux et organisations de la société civile.

La richesse de l’Afrique en ressources naturelles est un atout qui présente le potentiel requis pour sortir des millions de personnes de la pauvreté et pour construire une prospérité partagée pour le futur. Ce rapport a identifié certaines politiques pouvant réaliser ce potentiel, en permettant au peuple et aux gouvernements africains, à la société civile, aux investisseurs étrangers et à la communauté internationale au sens large de se rassembler autour d’un agenda commun pour le changement.

Ces politiques ouvrent des transitions vers des scénarios ‘’gagnant-gagnant’’. En affermissant les règles de publication et en améliorant la transparence, les gouvernements renforceront leur légitimité aux yeux de leurs citoyens. Quant aux investisseurs étrangers, s’ils adoptent des normes de publication plus strictes et abandonnent les pratiques irresponsables telles que l’évasion fiscale, ils bénéficieront dans l’ensemble d’une meilleure image dans les pays hôtes, tout en éliminant les risques qui pourraient nuire aux intérêts des actionnaires. Si la communauté internationale fait front commun pour lutter contre l’évasion fiscale, les pays riches ainsi que les pauvres en sortiront gagnants grâce à la baisse des pertes liées à la « planification fiscale agressive ». Par ailleurs, sans confiance il n’y a pas de vainqueur ; or, la gouvernance des ressources en Afrique a longtemps été minée par un manque de confiance. Des millions d’Africains ont perdu confiance dans les capacités et la volonté de leurs gouvernements à gérer les actifs issus des ressources naturelles publiques dans l’intérêt général.

Les gouvernements et une grande partie de leurs citoyens s’interrogent sur les motivations et les pratiques des investisseurs étrangers, alors que les entreprises elles-mêmes n’accordent souvent qu’une confiance limitée dans les gouvernements qui façonnent l’environnement politique dans lequel elles évoluent. Créer la confiance est plus difficile que de changer les politiques, mais c’est une condition essentielle au succès d’une réforme politique. Les organisations de la société civile ont joué un rôle essentiel dans le renforcement de la transparence et de la responsabilité     et concluent souvent des partenariats efficaces avec l’ensemble des groupes de parties prenantes majeurs visés plus loin. Leur rôle est fondamental dans la mise en oeuvre de la plupart des recommandations figurant ci-après.

L’Afrique n’a jamais été touchée par la « malédiction des ressources naturelles ». Par contre, la région a souffert de plusieurs autres malédictions, dont des politiques inadaptées, une faible gouvernance et l’absence de transformation de la richesse tirées des ressources naturelles en progrès sociaux et économiques.

Les conditions de marché favorables créées par les contraintes qui affectent les ressources mondiales n’offrent aucune garantie quant au fait que la croissance des industries extractives contribuera à améliorer la vie des Africains. Néanmoins, si les gouvernements saisissent cette opportunité et mettent les bonnes politiques en place, la richesse issues des ressources naturelles de l’Afrique pourrait transformer définitivement les perspectives du continent.

Il se conclut par des recommandations pour action immédiate :

TRANSPARENCE ET RESPONSABILITÉ

Adopter une norme commune internationale pour la transparence dans les industries extractives : tous les pays doivent adopter et imposer les normes de divulgation pour chaque projet énoncées dans la loi américaine Dodd-Frank et dans la législation comparable de l’UE, et les appliquer à toutes les entreprises du secteur de l’extraction cotées sur leurs places boursières respectives. En tant qu’acteurs de tout premier plan en Afrique, l’Australie, le Canada et la Chine devraient être les prochains pays à soutenir activement ce consensus mondial émergent. Le résultat final doit aboutir à une norme commune mondiale pour tous les pays.

Réaliser la Vision pour l’industrie minière en Afrique : adopter l’affirmation de la Vision pour l’industrie minière en Afrique, qui préconise « une exploitation transparente, équitable et optimale des ressources minières en tant que fondement d’une croissance durable et d’un développement socioéconomique », comme principe directeur pour l’élaboration des politiques…

Par Mining News Magazine

(Lire le dans Mining News Magazine N°074 de Mai 2013 dans les kiosques)

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