Dans son discours qui était très attendu par tous les participants à Investing in Mining Indaba 2023 à Cape-Town, en Afrique du Sud le 07 Février 2023, le Président Félix-Antoine Tshisekedi avait fixé les ambitions du pays sous son leadership pour le secteur des ressources naturelles et principalement celui des mines en cette période de transition énergétique et réchauffement climatique obligeant au monde entier de sécuriser l’approvisionnement en minerais critiques, ou stratégiques selon l’appellation congolaise, et poussant à une guerre ouverte entre occidantaux et chinois dont les culeurs ont été annoncées par le sous-secrétaire d’Etat américain lors de son discours.
Concernant la République Démocratique du Congo, Fatshi avait dit ceci qui avait plus retenu la rédaction de Mining News Magazine :
‘’Point n’est besoin de rappeler ici que mon pays, la République Démocratique du Congo, est connue pour son potentiel minier représentant 1.100 différentes substances minérales. Toutes ses provinces peuvent se prévaloir de détenir des richesses minières. Et en cette période de changement climatique, la République Démocratique du Congo se révèle comme un État solution de par ses minerais stratégiques que sont le cobalt, le coltan, le germanium et le lithium, pour garantir une meilleure transition écologique et énergétique.
C’est donc une destination de choix qui offre d’innombrables opportunités. Financiers, exploitants miniers, équipementiers, sous-traitants, recycleurs, chacun peut y trouver sa part!
Pourtant, la République Démocratique du Congo, mon pays, est prête à mettre en place des accords mutuellement bénéfiques avec tous les partenaires qui ont besoin de nos ressources.
L’histoire atteste que mon pays a toujours été présent à tous les grands rendezvous des révolutions industrielles, mais malheureusement sans que sa population n’en tire un quelconque profit. Une fois encore nous nous retrouvons aujourd’hui pour un grand rendez-vous, celui de renforcer la résilience au changement climatique à l’échelle mondiale. Et il est de plus en plus évident que la sécurité climatique, la sécurité énergétique, et la sécurité alimentaire vont de pair.
La République Démocratique du Congo est encore prête à jouer sa partition. Mais cette fois, nous voulons que le peuple congolais y trouve pleinement son compte. Fort de son potentiel en minerais stratégiques que sont le cobalt, le cuivre, le lithium, le manganèse, le nickel et le graphite, mon pays peut contribuer au règlement des questions climatiques et ainsi jouer un rôle majeur dans cette transition énergétique. Le cobalt, minerai indispensable pour les batteries et les technologies vertes, trouve 60 % de sa production mondiale en RDC qui détiendrait 50 % des réserves mondiales.
En outre, mon pays dispose de réserves importantes en lithium, autre élément incontournable des batteries pour véhicules électriques.
Mon adresse aux présentes assises s’articule autour des réformes entreprises par mon pays pour garantir non seulement un bon climat des affaires, mais aussi pour assurer une rétribution équitable des revenus issus des ressources minières au peuple congolais, dans la perspective d’un développement durable.
Dès mon accession à la magistrature suprême, je me suis employé à redorer l’image de mon pays pour le rendre plus attractif aux investissements, en le transformant en un espace assaini par l’amélioration du climat des affaires. J’ai instruit le gouvernement de prendre des initiatives allant dans le sens de s’inscrire dans une dynamique permettant l’amélioration du climat des affaires tout en veillant à ce que la mise en œuvre de ce cadre favorable aux affaires concoure réellement au bien-être de nos populations.
À titre indicatif une Zone Économique Spéciale a été mise en place à Manono dans la province de Tanganyika pour la transformation du Lithium en vue de la fabrication des batteries électroniques à des coûts compétitifs. De plus un accord bilatéral a été signé avec la République de Zambie pour la fabrication des batteries électriques dans la province du Haut-Katanga en République Démocratique du Congo.
Considérant que la couverture du pays en termes de recherche n’est approximativement que de 19 % du territoire national, il y a lieu de déduire que le pays est encore sous-exploré. C’est ce qui explique le récent lancement d’une vaste campagne de recherche géologique à travers la création du Service Géologique National du Congo.
Cette campagne, qui a démarré par le bloc Katanga dans la filière cupro-cobaltifère et stannifère, s’étendra dans les tous prochains jours sur le bloc Kasaï pour le nickel et le chrome. L’objectif poursuivi est de découvrir de nouveaux gisements pouvant faire l’objet d’appels d’offres, en vue de conclure des partenariats publics/ privés mutuellement rentables. Aussi, face aux enjeux de l’heure, principalement en ce qui concerne la course vers la transition énergétique, la République Démocratique du Congo se positionne comme pays solution, au regard des occurrences en minéraux dits critiques dont regorge son sous-sol.
La République Démocratique du Congo peut dès lors jouer un rôle majeur dans la stabilité et le développement de l’Afrique. Pour y parvenir, je lance encore une fois de plus et de manière sans équivoque, un appel à l’action au moyen de partenariats gagnants-gagnants. Ce modèle sous-entend des accords d’échanges où les partenaires tirent des bénéfices relativement équitables.
Je vous invite à venir explorer les multiples opportunités qu’offre mon pays à l’heure actuelle. Il s’agit entre autres du projet d’installation d’une usine de raffinage local de notre Cobalt pour produire les précurseurs nécessaires à la fabrication de batteries pour véhicules électriques, ainsi que de la mise en place d’une chaine des valeurs dans le secteur de l’or d’exploitation artisanale ainsi que celui de 3 T (coltan, étain et tungstène) par l’ installation d’entités de traitement.
Le secteur minier de la République Démocratique du Congo ne saurait être profitable aux investisseurs que vous êtes que s’il répond aux aspirations légitimes des communautés locales impactées par les projets miniers.
C’est dans ce contexte précis que des mécanismes favorisant la redistribution des revenus issus des activités minières ont été insérés dans la législation de mon pays, au profit des populations impactées par les projets miniers.
Il s’agit notamment de l’obligation, dans le chef des titulaires des droits miniers en phase d’exploitation, de signer avec les communautés locales des cahiers des charges définissant leur responsabilité sociétale, de constituer et de mettre à disposition une dotation de 0,3 % minimum du chiffre d’affaires pour contribution aux projets de développement communautaire.’’
Quels investisseurs étrangers pourraient l’aider à concrétiser cette vision du gagnant-gagnant en faveur de la RDC?
OR-CUIVRE-COBALT
Dennis Mark Bristow, plus connu sous le nom de Mark Bristow, est un minier philanthropique et homme d’affaires sud-africain, président et chef de la direction de Barrick Gold Corporation.
Il était auparavant fondateur et PDG de Randgold Resources, qui avait fusionné avec Barrick en 2018.
Né à Estcourt au cœur de la province sud-africaine du KwaZulu-Natal, en Afrique du Sud, Bristow a fréquenté le lycée d’Estcourt, puis est diplômé de l’Université du Natal avec une licence et un doctorat en géologie.
Il a le courage de prendre le risque d’investir dans des zones dites à risques et souvent sans infrastructures en passant trop de temps sur site que dans des bureaux climatisés, contrairement à ses autres collègues chefs de grandes entreprises minières occidentales.
Bristow rejoint Rand Mines en 1981 puis est devient responsable de l’exploration chez Randgold & Exploration.
En 1995, il a créé Randgold Resources à Johhanesburg et l’a coté à la Bourse de Londres en 1997. En 2018, Barrick a accepté une fusion-rachat avec Randgold dans le cadre d’un accord entièrement en actions pour 6,5 milliards de dollars américains, créant ainsi le plus grand producteur d’or au monde.
Il est marié et a deux fils et a des maisons à Londres, aux États-Unis, en Afrique du Sud et à Maurice.
Connu autrefois comme ‘’le prospecteur infatigable et insatiable de Randgold’’ et aujourd’hui de Barrick, Bristow prévoit de survivre à la crise de l’or par les investissements dans les recherches et explorations et dans la diversification du portefeuille.
Alors directeur général de Randgold Resources, il passait la plupart de son temps en Afrique subsaharienne à faire la navette entre les mines de l’entreprise ou à sillonner l’arrière-pays sur sa moto tout-terrain BMW F800 à la recherche du prochain champ d’éléphants aurifères.
Dans ses temps libres, le géologue né en janvier 1959 emmène ses deux fils dans des aventures père-fils exténuantes, comme la randonnée technique du Kilimandjaro, le rafting sur le Zambèze et le tour du Congo pour lever les fonds pour les démunis.
Sa politique de gestion anticipe sur les perspectives de l’industrie minière aurifère et cuprifère parfois difficile mais dont il n’a pas l’intention d’être l’une des victimes.
Bien que Docteur en géologie, Bristow a appris à naviguer dans la politique de l’Afrique postcoloniale lors du transfert du pouvoir en Afrique du Sud de la minorité blanche au Congrès national africain au début des années 1990.
Lors qu’il quittait les milieux universitaires pour atterrir chez Randgold, de grandes sociétés minières sud-africaines étaient démantelées par des pillards d’entreprises comme Brett Kebble (abattu à l’âge de 41 ans au milieu d’allégations de fraude) et Julian Baring, membre de la célèbre famille bancaire britannique.
Bristow a pensé que les puissants syndicats liés à l’ANC, associés aux risques de travailler à plus de 3 kilomètres sous terre, étaient une recette pour des problèmes à long terme. ‘’En exploitant ces profondes mines d’or sud-africaines, vous tuez des gens tout le temps’’, disait-il aux médias. Il voulait trouver de l’or plus près de la surface, en quantités énormes. Cela l’a amené à explorer le Mali, l’Afrique de l’Ouest et la RD Congo.
Randgold a prospéré dans les pays difficiles parce que Bristow insiste pour plaire à trois groupes : les gouvernements hôtes, les investisseurs et les travailleurs.
En Afrique de l’Ouest, chaque mine est dirigée par un natif africain, généralement éduqué aux frais de Randgold dans les meilleures universités comme la Colorado School of Mines dans la banlieue de Denver au cœur des Etats-Unis d’Amérique.
C’est de l’investissement en l’homme africain, dans les fils des pays hôtes. Cela croise la vision du Président Fatshi afin que les congolais maitrisent et controlent un jour le secteur. Barrick en RDC et Kibali Gold Mine sont dirigés par Cyrille Mutombo et Arthur Kabila, deux jeunes congolais. Cyrille est très sollicité aussi par Mark Bristow dans d’autres pays pour résoudre des problèmes de développement durable.
Monsieur Bristow place également des représentants syndicaux au conseil d’administration de chaque filiale minière afin d’y défendre directement les droits et intérêts des travailleurs, il fournit régulièrement des rapports financiers détaillés aux gouvernements hôtes. Les bureaucrates africains perçoivent des impôts, des redevances et des dividendes sur les participations minoritaires dans les mines de leurs territoires.
En répartissant l’argent de cette façon, dit Bristow, la corruption n’est pas nécessaire.
‘’Le problème avec la corruption, c’est qu’une fois que vous la payez, vous ne vous en débarrassez jamais, jamais’’, dit-il souvent.
Le patron de Barrick a développé une stratégie depuis Randgold dont les principaux axes sont : respect et collaboration avec les autorités nationales et locales des pays hôtes, responsabilisation des cadres et personnel nationaux en lieu et place des expatriés, investissements dans les énergies vertes (hydroélectricité et solaire) pour les mines contrairement à beaucoup de miniers, qui réclament mordicus l’électricité au gouvernement malgré les couts d’investissements colossaux, protection de l’environnement et de la biodiversité (recyclage des eaux dans les usines de Kibali Gold, plantation d’arbres et repeuplement des rhinocéros blancs dans le parc national de Garamba), construction des infrastructures de développement communautaire autour des mines et dans la région, allocation du grand budget aux recherches et explorations minières, mise en production des mines dans le délai prévu dans les études de faisabilité, la création des richesses et millionnaires congolais localement par la sous-traitance dans tous les secteurs dont l’exploitation minière et les infrastructures lourdes, le dialogue social permanent avec les communautés, la transparence par la communication des données sur la gestion des projets miniers, etc.
Barrick a de l’argent pour les explorations et recherches minières dans le secteur d’or et celui du cuivre et cobalt que le gouvernement et les entreprises publiques doivent utiliser dans le Katanga (Barrick développe la mine de cuivre et d’or à Lumwana en Zambie voisine) et la Grande Orientale pour découvrir et certifier les réserves, développer communément des projets miniers gagnant-gagnant qui développe et crée la richesse comme à Doko, sans s’endetter auprès des banques et autres sociétés d’exploration pour des recherches minières.
La vision minière de Mark Bristow rencontre celle du Chef de l’Etat qui ferait de lui et de Barrick ce que son homologue Hakainde Hichilema de la Zambie a fait de Phil Pascal et First Quantum : un partenaire minier pour le pays malgré la forte présence des chinois dans les mines à Chambishi et Luanshya, et leur Zone Economique Spéciale à Chambishi dans la Copperbelt Province.
Il ne cesse de défendre la RDC et faire sa publicité dans les grands fora miniers mondiaux dont Mining Indaba et PDAC au Canada qui a désormais un Déjeuner-RDC (DRC-Lunch) lancé par MD-Services de Didi Mudogo (un sous-traitant fait millionnaire par Kibali Gold Mine) avec l’appui de Barrick et de Mark Bristow.
Barrick interpelle tous à une production minière responsable en RDC
Lors de la DRC-Mining Week, Cyrile Mutombo, Directeur Générale de Barrick RDC, a rappelé les critères d’une production ou exploitation minière responsable lors d’un panel le vendredi 16 juin 2023,
Se basant sur le modèle des opérations chez Kibali Gold Mine, il a insisté sur le développement minier, l’impact global des objectifs de développement durable et les responsabilités des entreprises.
‘’Une production ou une exploitation minière responsable, c’est celle qui répond aux normes et qui se fait dans les exigences légales ; celle qui respecte les normes environnementales. C’est celle qui se fait dans le respect de toutes les parties prenantes qui sont censées bénéficier de cette exploitation, du respect de standard environnemental.’’, a expliqué le Directeur Général de Barrick RDC.
Comme par Nadina Fula et ZoomEco, Barrick RDC est très clair :
Primo, une production responsable répond aux normes et se fait dans les exigences légales du pays dans lequel est implantée la mine.
Sur ce plan, Kibali respecte la loi du Pays qui régit le secteur minier, a-t-il dit.
Secundo, une production responsable respecte les normes et standards environnementaux.
Aucune entreprise minière ne peut prétendre ne causer aucun impact négatif sur l’environnement où il évolue.
Ainsi, pour mieux gérer l’impact environnemental causé par son entreprise, Kibali se réfère à son plan de gestion qui vise à gérer tous les risques et prévenir contre les dégâts que cela peut avoir sur la population.
Ce plan doit etre approuvé par Gouvernement avant de faire quoi que ce soit. Il est révisé après tous les cinq ans en indiquant les modifications apportées. Et Kibali se rassure aussi de communiquer aux communautés les impacts et risques que causeront leur projet et de mesures seront prises pour y remédier.
D’après Cyrille Mutombo, cette entreprise minière se conforme à toutes les dispositions légales en RDC, mais aussi aux exigences internationales dans le secteur des mines et de l’environnement.
Tertio, elle se fait dans le respect de toutes les parties prenantes qui sont censées en bénéficier.
Par parties prenantes, on sous-entend les communautés environnantes, les travailleurs, l’Etat qui bénéficie via les taxes, impôts et redevances.
Les communautés locales d’abord
En mars 2022, Kibali et la communauté ont lancé les travaux de projets retenus dans le cahier des charges signé entre Kibali et les communautés locales chiffré à USD8.763.258.
Ensuite, les travailleurs
Chez Kibali, rassure le Directeur Général de Barrick RDC, l’homme est au centre de l’intérêt de l’entreprise. C’est dans ce sens que cette entreprise veille à sa formation, à sa santé, sa sécurité et son environnement. Aussi, la main-d’œuvre locale est de loin supérieure à celle des expatriés qui ne font que des rares travaux dont la compétence locale manque. Les opérations de la mine sont dirigées par des congolais.
Enfin, l’Etat congolais
A travers les redevances, taxes et impôts, Kibali accompagne l’État congolais dans son développement. En 2022, la somme de 1,2 milliard des dollars américains au titre des taxes, impôts et redevances a été payée au Trésor public.
En tout état de cause, conclut Cyrille Mutombo, au regard de tous ces éléments, Kibali est certainement une entreprise avec une production responsable, sans être contredit par les co-panélistes Chasper Sarott, Ambassadeur de Suisse en RDC ; Henric Råsbrant, Ambassadeur de Suède en RDC ; Emmanuel Umpula Nkumba, Directeur Exécutif de Afrewatch et le Directeur du Cabinet de la Ministre des mines.
La RDC va gagner en travaillant avec Mark Bristow dans les projets miniers gagnant-gagnant de cobalt, cuivre et or.
Par Par Franck Fwamba, Divine Mwenda et MNM