Travailler et valoriser la sous-traitance locale congolaise comme le font Dr Mark Bristow à Kibali Goldmine en Ituri (RDC), est l’exemple que nous voulons dans la filière cuivre-cobalt (Cu-Co) qui fait expatrier trop d’argent aux contractants et sous-contractants étrangers et expatriés dans Haut-Katanga et le Lualaba. Ça doit cesser.
Nous encourageons Ivanhoé (Kamoa Copper SA et Kico) à aller de l’avant sur les mesures qu’ils sont entrain de prendre pour le faire. C’est Louis Watum, Patron de Ivanhoé DRC Mines, qui avait poussé Mark Bristow à le faire à Kibali quand il y était. Nous espérons qu’il va bien le faire à Kamoa et Kico.
Il faut se rappeler que Mark Bristow est sud-africain comme Ivan Glasenberg, Directeur Général de Glencore (KCC et MUMI) qui ne se comporte pas comme son compatriote en République Démocratique du Congo à part revendiquer la modification du Code minier revu.
Le premier se considère africain et le second qui vit en Suisse se prend pour un européen. Si Bristow et Kibali ont construit une grande mine souterraine moderne et une centrale hydroélectrique avec des contractants congolais dans une province où les compétences ne sont pas très nombreuses comme dans le Sud de l’ex Katanga, que tous les autres Directeurs Généraux des entreprises qui mentent que les congolais ne le peuvent pas dans le secteur du Cu-Co et se réfugient derrière des fausses exigences de ”Compliance”, qu’ils ne respectent pas pour des sous-traitants expatriés, sachent que nous les tenons à l’oeil et que nous ne parlerons plus avec eux le même langage. Ils ne peuvent pas faire chez eux ce qu’ils font ici. Les entreprises des congolais d’abord dans la sous-traitance, les autres après comme cela se fait partout ailleurs.
Un point de départ. La Gécamines et l’Etat doivent obliger que des analyses des produits miniers dans des entreprises soient faites seulement par des laboratoires des congolais (nous avons aujourd’hui, comme le moderne laboratoire de la Société de Surveillance Minière, Certifiés mondialement ISO et dont les Certificats sont reconnus dans tous les pays des miniers au monde) et non à ceux des entreprises des expatriés parce que tout l’argent payé aux laboratoires par les entreprises minières est déduit sur la Redevance minière due au Trésor Public (État).
Donc, l’État ne doit pas prendre l’argent des Congolais pour payer des sous-traitants étrangers et expatriés pendant qu’il y a des congolais. Même s’il n’y en avait pas, l’Etat et la Gécamines doivent les inventer dans le cadre de la sous-traitance (Loi publiée). Il faut prêcher par l’exemple et non par des discours de bonnes intentions.
Il y a plusieurs secteurs que nous connaissons.
Quand on paie des millions à des sous-traitants étrangers et expatriés sur des comptes chez eux (pas au pays), sans travailleurs en RDC, parfois sans Carte de travail ni Visa de séjour régulier mais ”Touristes” venus sous couvert de ”Consultants”, on fait évader des capitaux et l’Etat ne capte pas les impôts. Un manque à gagner pour le Trésor Public, malheureusement toléré chez nous.
A Johannesburg, on parle de plus en plus des sous-traitants expatriés en Afrique du Sud qui ont des grands contrats de transport avec des grandes entreprises minières du Cuivre et Cobalt alors qu’ils n’ont pas un camion. Ils louent plutôt chaque semaine 20 à 50 camions pour transporter des choses vers la RDC. Où est la ”Compliance”? Si vous vérifiez très bien, ce sont des fantômes qui travaillent pour des directeurs (congolais et étrangers) desdites entreprises qui se sont octroyé des contrats en les refusant aux vrais contractants. Ça s’appelle comment? Délits d’initiés, conflits d’intérêts?
Lors du lancement de la Chambre des entreprises minières chinoises en RDC en Juin juste après DRC Mining Week, SE Richard Muyej avait demandé aux entreprises chinoises de respecter les lois du pays dont celle sur la sous-traitance et prié l’Ambassadeur de la République sœur de la Chine présent de le leur faire comprendre et de les aider à l’appliquer. C’était courageux de le dire du haut de la tribune parce que d’autres politiques ne le disent pas, ils protègent leurs contrats ou ceux de leurs proches dans des entreprises sacrifiant les intérêts de plusieurs congolais.
19 mois après la promulgation de la Loi sur la Sous-traitance et 7 mois après la fin du moratoire, les ministres concernés peuvent-ils nous faire une évaluation parce que presque tous les partenariats dans le Cu-Co le sont sur les gisements de l’Etat (actionnaire unique de Gécamines) et avec l’Etat? Que nous dira le DG de Gécamines et comment traite-t-elle la sous-traitance locale? Il faut un modèle local dans le secteur.
C’est un autre front (sous-traitance aux vraies entreprises congolaises aux capitaux congolais) de tous pour que le Cobalt et le Cuivre profitent aux congolais, à travers leurs compatriotes sous-traitants qui doivent créer des emplois, de la richesse en réinvestissent l’argent gagné ailleurs comme les minerais ne sont pas renouvelables. Voilà le devoir citoyen.
Par Franck Fwamba